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« Composer des paysages de temps, c’est ça le grand défi aujourd’hui de la technique et du monde dans lequel va se développer cette technique » et j’ajoute : le grand défi du capitalisme et des entreprises. Philosophe et historienne, Bernadette Bensaude-Vincent nous invite à prendre en compte ce qu’elle appelle la polychronie.
Le diagnostic du choc des temporalités, représenté par la flèche du temps linéaire qui transperce le temps cyclique, conduit à dépasser cette partition duale des choses car elle est insuffisante pour affronter les problèmes d’aujourd’hui. Les êtres humains, la nature, les objets de la technique, se composent d’une multiplicité de temps. Le carbone, par exemple, a des cycles de vie biologique, géologique, cosmologique. Cette multiplicité des temps est une clé pour penser les organisations, le travail, la production, pour trouver les équilibres de vie… a fortiori l’articulation du temps long et du temps court dans des entreprises.
Une interview de Bernadette Bensaude-Vincent publiée par Usbek & Rica (accessible par ici) reprend dans son titre la leçon qu’il faut retenir de la pandémie covid-19 : « Le temps créé par les humains n’est pas le temps de toutes les choses qui existent dans l’univers ». Au-delà de la lecture de cet article publié en juin 2020, nous recommandons vivement de prendre le temps (justement !) d’écouter la vidéo de son intervention à l’Espace Ethique en 2015. Très intéressant du début à la fin. Une analyse qui nourrit.